Pierre Le Bec
4 min readJan 15, 2021

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Un nouveau confinement et des restrictions de libertés supplémentaires

Le Premier ministre et son équipe prennent des mesures difficilement soutenables pour l’économie sur le long terme. La question du défaut de paiement tout comme de la banqueroute se rapproche progressivement. Les différentes mesures n’étant guère financées par quelques moyens que ce soit. Le déficit se creuse à nouveau et la dette publique s’envole. On ne peut guère parler d’un plan de relance, mais plutôt de la mise à l’eau d’un radeau pour sauver les naufragés d’un paquebot.

Dans le même temps, il n’y aura guère de mesure permettant de rendre plus attractif le pays sur le plan de la compétitivité des entreprises à travers une baisse de la fiscalité durable dans le temps, mais aussi un accroissement du savoir faire en matière de ressources intellectuelles pouvant aboutir sur l’investissement privé. Les salariés ont acquis des qualités à travers l’expérience qu’il sera nécessaire pour reconstruire la société de demain. En détruisant, ce savoir au nom de la flexibilité du marché du travail et des réformes structurelles concernant l’assurance-chômage et le secteur des formations, une partie de la futur richesse, dont le pays en aura besoin pour rembourser la dette, est détruite sans possibilité de retour en arrière.

La crise est intervenue au moment où les conservateurs comme les libéraux s’apprêtaient à faire passer en force des mesures impopulaires afin de rendre soutenable le “modèle français” sur le long terme. Le gouvernement de Jean Castex reste déterminer à les mettre en place lorsque la situation sanitaire le permettra. Ainsi, la réforme des retraites s’avère être un chantier majeur puisqu’il s’agit de s’inspirer du “modèle suédois”. Dans le même temps, la grande braderie de la Sécurité Sociale continue progressivement avec des budgets en baisse constante. En somme, les députés comme les sénateurs n’ont rien compris aux conséquences de la première vague. Si la COVID a mis une économie à terre, d’autres virus en lien avec le réchauffement climatique peuvent le faire également. Nous ne sommes toujours pas près pour vivre dans cette nouvelle époque.

Jean Castex aura beau mettre tous les moyens pour tenter de diminuer la crise sanitaire, elle entraîne dans son sillage une crise d’une envergure inédite pour notre époque moderne. Il va falloir commencer à envisager sérieusement une vie avec les différents virus comme bactéries. Le monde de demain ne sera plus le même que le monde d’aujourd’hui. Peut-être qu’il sera pire, mais les fondamentaux du néolibéralisme sont en train de voler en éclats. D’une part le fait de laisser couler le déficit sur un court terme pour sauver ce qui est encore sauvable aux niveaux des entreprises ne permettra pas d’endiguer la crise économique qui se profile pour la fin de l’année 2021 et surtout pour l’année 2022.

Enfin, les habitants commencent à s’épuiser progressivement de cette situation qui semble infinie notamment sur la restriction des libertés individuelles et des droits naturels. Les confinements, les couvre-feu, la fermeture des bars et des restaurants, le tout de façon répétitive tend à nuire au moral de la population. En ne voyant guère le bout du tunnel.Il y a un épuisement général, mais aussi un ras-le-bol qui commence à s’organiser sur les différents mouvements politiques qu’il soit de droite comme de gauche. Pour être franc, on n’en peut plus clairement de cette pandémie. Je crois n’être pas le seul à vouloir retrouver la vie que je menais avant la crise sanitaire. Toutefois, il me semble que cela est de l’utopie. Le monde d’après risque d’être particulièrement rude, hostile et difficile.

Il existe également un certain air de révolution dans la mesure où les “libertés fondamentales” et les “droits naturels” sont retirés les uns après les autres au nom d’une crise que personne n’avait vu, et même anticipée. Le contexte à l’ouverture d’un modèle autoritaire commence à se préciser progressivement afin de ne pas voir des scènes de guérillas urbaines comme bocagères. Dans la douleur et la franchise, il va falloir apprendre à vivre avec le virus du coronarvirus sans céder à des psychoses de grande ampleur ou de sombrer dans la crétinerie de l’obscurantisme des thèses conspirationnistes. Il existe au sein de la population, une partie qui vit dans une souffrance majeure ne supportant la question autoritaire.

La révolte se met à gronder vis-à-vis d’une certaine partie de la population ne supportant guère les remises en question l’abrogation temporaire de ce qui fait la grandeur de la France. Or, ces personnes sont particulièrement dangereuses.

Au travers du néolibéralisme et de la crise sanitaire, la voie de l’illibéralisme à la Française reste fondamentalement ouverte. La restriction des libertés fondamentales semble durer dans le temps, il s’agit d’un fait inacceptable. Le gouvernement a failli à sa tâche dans la prévention de la pandémie. Nous sommes face à de l’amateurisme. Au Japon, pays occidental, il n’y a eu aucun confinement et la vie se déroule comme si de rien n’était. Peut-être faudra-t-il en prendre de la graine pour nos politiques de santé publique !

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Pierre Le Bec
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Blogueur & Journaliste indépendant | Militant Communiste