Pierre Le Bec
5 min readDec 31, 2020

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2021 : une année de grande rigueur budgétaire

L’année 2020 vient de se terminer et il me semble qu’elle aura été compliquée pour tous les concitoyens de chaque pays ayant subi la crise du Coronavirus. Il faut dire que cette crise sanitaire dans les pays du Nord a surpris un peu tout le monde dans sa diffusion que dans sa virulence. En effet, la mondialisation a permis une grande diffusion du virus au-delà de sa région initiale du Wuhan en Chine. Le nombre de victimes est colossal. Personne n’avait envisagé qu’une maladie touchant les animaux pouvait créer autant de dégâts chez les êtres humains. Dans le cadre de la crise sanitaire, il semble nécessaire qu’elle n’est que l’arbre qui cache la forêt à travers une crise économique de grande ampleur. En effet, les différents confinements partiels ou intégrales des pays du Nord ont arrêté l’économie productive des pays laissant une économie des produits de première nécessité ont eu un impact très élevé sur la richesse créée. Dans le cadre de la récession qui avait débuté aux Etats-Unis d’Amérique comme en Allemagne, l’Hexagone n’y a pas échappé, mais dans une dimension alarmiste et dangereuse. On peut le dire sans avoir honte que la crise sanitaire et la crise économique, sont les crises les plus graves que notre pays ait subit depuis les années 2000.

Des millions de personnes en Europe et aux Etats-Unis d’Amérique comme au Canada se retrouveront dans la même situation que durant la crise des subprimes. Pour la bourgeoisie, la question de la gestion des pauvres n’est qu’une affaire de statistiques et de rendement, mais dans les faits ce sont des familles qui sont brisées et ruinées. Elles doivent repartir et reconstruire depuis rien. A un moment, il faudra peut-être repenser l’ensemble des modèles socio-économiques puisque ceux-ci conduisent inévitablement dans une chute une partie de la population en lui faisant croire que les rêves se réalisent à travers le capitalisme, dont le néolibéralisme. La croyance dans certains mythes ont la vie dure. Pourtant en se fixant sur le modèle américain ou même allemand, le cauchemar devient une réalité et source de régresson.

Dans le même temps, il existe au sein des sociétés libérales une peur grandissante du socialisme. Je conçois que le modèle stalinien ayant prévalu sous le soviétisme ne fait pas rêver. Lorsque je regarde à nouveau le film “Good Bye Lénine”, je me dis que le socialisme n’est pas une idée morte. Loin du socialisme utopique d’Owen, nous devons construire le socialisme du XXIe siècle avec des solutions concrètes aux différents problèmes que subissent les classes populaires et moyennes. En effet, le socialisme défendu par Rosa Luxemburg s’inscrit dans le cadre du parlementarisme. Ayant tout perdu avec le capitalisme, de nombreuses personnes se réfugient dans le romantisme révolutionnaire afin de garder l’espoir dans un Etat fort capable de régler les différends de la vie quotidienne avec une Justice s’intéressant au respect des différents contrats entre les individus et que l’Etat n’empiète pas sur leurs libertés fondamentales.

Pourtant, le socialisme même le plus progressiste n’est pas à la mode. Le néolibéralisme allié avec le néoconservatisme fait des ravages sur l’ensemble des pays qu’il pénètre. Sauf qu’un paramètre reste sérieusement à prendre en considération, les démocraties libérales ne sont pas adaptées à ces types de gouvernance. Ainsi, les néolibéraux tout comme les néoconservateurs modifient ou adaptent les différents blocs constitutionnels afin de conserver le pouvoir. De plus, ils considèrent que les Etats Providences sont en réalité une dissimulation du socialisme. De ce fait, ils n’hésitent pas à dégraisser le mammouth à travers des politiques d’austérité.

Il semble nécessaire de dire aux Français que si l’année 2020 a été particulièrement compliquée du fait des deux confinements et du chômage à temps partiel, l’année 2021 sera celui d’un tournant budgétaire d’une grande envergure afin de diminuer les prélèvements obligatoires, les différents impôts et taxes sur les particuliers comme sur celles des entreprises. Or, ces baisses ne pourront être financés que par la diminution des dépenses de l’Etat. Dans ce cadre, le gouvernement avait pour objectif de réaliser une baisse de plusieurs centaines de milliers de fonctionnaires. Peut-être que les ministres s’y mettront au travail afin de respecter le programme pour lequel ils sont passés au second tour de l’élection présidentielle. Toutefois, on constate que ce sont les mêmes qui subiront de plein fouet ces politiques de fermeté.

Pour redresser une économie au bord de la cessation de paiements, Emmanuel Macron devra prendre des risques et une trajectoire politique qui risquent de raviver le mouvement social encore en feu depuis les différents événements des gilets jaunes, les grèves à répétition, etc. En effet, il a choisi une politique mêlant à la fois l’offre et la demande. Malgré les différents efforts qui seront réalisés par le gouvernement pour sauver une économie au bord de la falaise. Il y a de lourdes concessions qui devront être réalisées par l’ensemble des Français et en particulier par ceux détenant les plus gros portefeuilles. En effet, la République devra s’adapter par rapport à la crise du siècle qu’elle va traverser. Si elle ne se réinvente pas sur un autre modèle et un autre mode de vie alors on pourra dire que la République creuse sa propre tombe avec le danger de l’arrivée d’un pouvoir autoritaire de nature quasi-totalitaire.

Dans le même temps que la crise rongera la vie politique et économique, la campagne présidentielle commencera à s’installer dans le paysage français. Le gouvernement devra alors se justifier des différents efforts qu’il a demandé à ces concitoyens, mais aussi des résultats qui en résulteront comme la baisse du déficit, la baisse du taux de chômage, la baisse des inégalités, etc. Les éléments macroéconomiques étaient dans le vert avant la crise du siècle. Peut-être devrions-nous y voir également comme la crise du néolibéralisme. Pourtant, les membres du gouvernement ont été biberonnés au néolibéralisme. Ils ne savent plus réfléchir en dehors de la matrice philosophique à laquelle ils ont baigné dedans depuis leurs études jusqu’à aujourd’hui.

Il semble tout à fait réaliste de ne pas croire que le chemin vers une société post-capitaliste se fera le grand jour. Au contraire, il résultera des différents antagonismes au sein de l’économie d’une part, mais aussi des différents choix budgétaires. Dans le même temps, la commission européenne impose une ligne de conduite très claire afin d’aboutir à un projet d’une fédération libérale où le retour aux valeurs fondamentales de la République se font de plus en plus rare. En tant que partisan d’une République Fédérale, je pense que l’avenir s’inscrit dans une démocratie horizontale afin de mieux légiférer au plus proche des besoins de la population, mais aussi de permettre la mise en place d’une République Fédérale Européenne basée sur les valeurs humanistes, d’entraide, d’égalité et de fraternité. Cela est à dix mille lieux de ce que propose la commission européenne. Elle se trompe, elle le sait. Sans une remise en cause de cette certitude, la rigueur budgétaire risquera de plonger l’Union Européenne dans un véritable chaos social au lieu d’une harmonisation afin de créer une Union Européenne solidaire.

Pendant que nous regarderions s’effondrer sur nos propres yeux comme un cataclysme l’ensemble du néolibéralisme, les différents moyens mises en œuvre pour le sauver, les millions de personnes mis au chômage, une hausse des inégalités avec un accroissement de la richesse des bourgeois, les expulsions expéditives des locataires ne pouvant plus payer, une délinquance liée à la mise en place d’un marché noir de certains produits en augmentation, etc. Je me dis que cette tragédie, tant attendue depuis des années, changera profondément la donne pour le siècle qui va venir. Peut-être que les personnes se réveilleront avec une autre vision du capitalisme, dont le néolibéralisme et s’intéresseront à la richesse du socialisme comme du communisme afin de bâtir une société qui ne soit plus soumis aux aléas boursiers ou aux crises sanitaires.

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Pierre Le Bec
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Blogueur & Journaliste indépendant | Militant Communiste